Le Point BD #15 : mangas

Le Point BD 15

Bonjour chers tous ! Pour mon premier point BD de 2023, j’ai eu envie de changer cette image passe-partout que je traîne depuis le #1. Je crois que je garderai cette forme-là que j’aime beaucoup : plus de couleurs, et aussi une meilleure idée de ce qu’on pourra trouver dans l’article ! Vous reconnaîtrez peut-être des titres que vous avez aimé, ou vous serez attirés par une couverture !

C’est encore une fois grâce à Masse critique que je me lance dans ces chroniques, grandes oubliées de 2022 et pourtant des coups de cœur énormes (que j’ai évoqué dans mon article précédent)…


Adabana, NON, série terminée en 3 tomes ♥♥

La tranquillité d’une petite ville japonaise, recouverte de neige, est brutalement perturbée par un meurtre odieux. Le corps démembré d’une lycéenne du nom de Mako Igarashi, est retrouvé près d’un lac. Bientôt, Mizuki Aikawa, élève au même lycée que la victime, revendique les faits auprès des forces de police locales. Cependant, alors qu’elle relate les événements, le doute s’invite progressivement dans la tête de ses avocats. Quels lourds secrets Mako et Mizuki partageaient-elle ?

Voici le récit d’une lutte au cœur des ténèbres de l’âme humaine et de ses perversions. L’autrice NON réussit un tour de force en nous embarquant dans son récit à suspense fascinant de bout en bout, malgré des scènes de violence physique explicites, hyper-réalistes, aux limites du sordide, mais jamais gratuites. Âmes sensibles, passez votre chemin…

J’ai voulu laisser le deuxième paragraphe, même s’il ne fait pas partie du résumé du manga. Parce que ce sont exactement les bons mots : Adabana est un manga très violent, réaliste, glauque. Et pourtant… J’ai eu un sacré coup de cœur !

Alors, attention tout de même, parfois il m’arrive de commenter avec « âmes sensibles s’abstenir », mais on va bien plus loin cette fois-ci. On parle là d’emprise psychologique, viol, meurtre et autres. L’histoire est TRÈS dure. Les dessins sont incroyables de réalisme, ils sont magnifiques, on pourrait encadrer chaque case tant elle est criante de vie, d’émotion, vraie. Elle rend la violence encore plus violente, elle retourne le bide, et pourtant… Elle crée une fascination incroyable pour le talent de NON. Si vous n’êtes pas rebutés par les sujets abordés (ou plutôt dépouillés) par ce manga, plongez-y car il n’y a aucune déception.

Je les ai lus au fur et à mesure de leur sortie, avril-juillet-octobre, avec ce grand temps entre chaque, relisant le(s) tome(s) précédent(s) lors des nouvelles parutions. Cette série est la définition du suspense. Les personnages d’une complexité exceptionnelle, les rebondissements tous plus surprenants les uns que les autres, le final juste incroyable, tout était une bonne raison de connaître la suite, de tout savoir de Mako, de Mizuki. Et de retrouver ces illustrations qui disent tout, la souffrance, la joie, la perplexité, la colère, la folie, l’amour.

WAOW.


Les Enfants de la baleine, Abi Umeda, série en 23 tomes, 20 tomes parus (1 à 10 lus pour le moment) ♥♥

Dans un monde où tout n’est plus que sable, un gigantesque vaisseau vogue à la surface d’un océan de dunes. Il abrite des hommes et des femmes capables pour beaucoup de manipuler le saimia, un pouvoir surnaturel qu’ils tirent de leurs émotions. Ce don les condamne cependant à une mort précoce.

À bord de la “Baleine de glaise”, ils vivent leur courte vie coupés du reste du monde.

Jusqu’au jour où, sur un vaisseau à la dérive, le jeune Chakuro fait une étrange rencontre…

Je ne voulais pas vraiment chroniquer Les Enfants de la baleine, par peur de dire mon amour de ce manga avec les mauvais mots, de mal m’exprimer. C’est LE manga qui m’a le plus passionnée en 2022, je crois ! Je n’ai de cesse de le recommander autour de moi, même sans en avoir encore découvert le dénouement. Tout est si maîtrisé que je ne l’imagine que maîtrisé jusqu’au point final.

Les Enfants de la baleine, c’est un mélange de plusieurs genres : on y trouve de la science-fiction, de la fantasy, de la fable écologique… Le monde développé est très différent de tous ceux que j’ai pu découvrir, que ce soit en bande-dessinée ou en littérature. Il est au service d’un propos assez vaste autour du bien vivre ensemble, de l’amour, du partage, du respect de l’autre et de l’inconnu. Cet aspect quelque peu naïf des habitants de la baleine est mis à rude épreuve tout au long des tomes, et pourtant ils brillent tous par leur grande bonté d’âme, leur refus de l’adversité, leur optimisme (ce qui crée des scènes diablement émouvantes d’ailleurs !). Chacun se détache petit à petit, on apprend à les connaître dans leur individualité, leurs différences, leurs rêves et leurs espoirs. Chaque perte ou réussite est lourde de conséquence pour le lecteur. J’avoue avoir versé plus d’une larme en seulement 10 tomes lus (et je prie pour que l’issue soit positive !)…

Et puis bien sûr, comment ne pas complimenter l’illustration incroyable d’Abi Umeda ! Quel sens du détail, quelle expressivité des personnages, quel soin dans les tenues vestimentaires, dans les cheveux aux vents, je suis juste subjuguée ! Ces dessins tout en douceur nous amènent une fois de plus à un amour, une compassion folle pour les personnages.

En bref, je suis amoureuse de ce manga. Et j’ai appris qu’il existait un animé sur Netflix, que je n’ai pas encore regardé mais dont j’écoute l’OST régulièrement, je l’adore !


Léviathan, Shiro Kuroi, série en 3 tomes, 2 tomes parus ♥♥

Monstre ou humain… qui sommeille au cœur des ténèbres ?

Au fin fond de la galaxie, le Léviathan, un immense vaisseau spatial, flotte à la dérive. Quand des pilleurs d’épaves s’y introduisent, ils découvrent le journal intime d’un collégien, Kazuma, relatant les événements qui ont eu lieu dans les entrailles du navire… À sa lecture, l’évidence s’impose : un survivant de la catastrophe se cache quelque part dans le dédale des ruines !

Des années plus tôt, le jeune Kazuma est en plein voyage scolaire vers la Terre. La fête tourne court quand des explosions d’origine inconnue détruisent une partie de la coque du vaisseau ! Voilà les passagers immobilisés au milieu de nulle part… L’adolescent et sa camarade Futaba surprennent alors une conversation entre leur professeur et un robot de maintenance : les réserves d’oxygène sont insuffisantes pour tenir jusqu’à l’arrivée des secours… Le seul espoir de survie est un caisson de cryogénisation niché au cœur du géant de métal. Or, il ne peut contenir qu’une personne… Malheureusement pour les élèves, l’enseignant comprend vite qu’il a été entendu. C’est le début d’une lutte sanglante pour préserver le secret !

Bon. Coup de gueule pour cette 4ème qui divulgâche alors que, franchement, en l’ayant oubliée quand on commence la lecture, on ne fait qu’être surpris des rebondissements de l’intrigue ! Un voyage scolaire qui finit en battle royale, au milieu de l’espace, sans espoir de secours…

Petit « âmes sensibles s’abstenir » tout de même, car comme tout bon battle royale dont l’illustration est complètement dingue, il ne s’agirait pas de s’empêcher de dormir non plus. Certaines scènes sont assez gores et graphiques.

Mais passé cet avertissement, si vous aimez le suspense, le thriller, le space opera, surtout arrêtez-vous sur ce titre ! J’ai l’impression qu’il n’a pas eu tant de presse que ça, à l’image d’Adabana, et pourtant il le mérite tellement lui aussi ! Je suis à la torture depuis des mois, attendant la date du 3ème et dernier tome, qui doit répondre à toutes nos questions…

L’intrigue est plutôt simple à la base, et pourtant elle fascine immédiatement. On est suspendus à la question « qui » depuis la révélation de la capsule. Mais les multiples rebondissements, les doutes que l’on a sur chaque personnage nous tiennent en haleine en nous forçant la pensée du « non, ce n’est pas si simple… » L’histoire est sublimée par les illustrations hachurées et étonnantes de Shiro Kuroi. Je n’avais jamais vu ce genre d’images dans un manga, j’ai été agréablement surprise d’adorer ce style si particulier !

J’espère pouvoir vous en reparler très bientôt car l’ultime tome (ou plutôt le tome ultime !!) semble être annoncé pour avril ! Je serai donc en train de harceler ma libraire jusqu’à ce que la précommande soit possible. Je vous tiens au courant.


Nier Automata : opération Pearl Harbor, Megumu Soramichi et Taro Yoko, série en cours, 2 tomes parus [SP]

Dans un futur lointain, la Terre est soudainement envahie par des extraterrestres et des armes de leur création: les formes de vie mécaniques. L’humanité conçoit des soldats androïdes, et une résistance armée se forme. Depuis, le conflit perdure.

En 11491 apr. J.-C., le groupe YoRHa, composé de nouveaux types d’armes décisives à l’apparence d’androïdes féminins, est formé et envoyé au front afin de sortir de cette impasse.

Quel avenir attend ces poupées d’infanterie automatiques qui se battent pour reconquérir la Terre ?

Je remercie Babelio et Kurokawa pour l’envoi de ce service presse !

Bon alors… Je connais un peu le jeu Nier Automata, qui est un beat-them-all (comprendre : on joue un personnage qui doit tuer tous les autres sans se faire tuer lui-même). J’étais quelque peu circonspecte quand j’ai postulé pour ce service presse, mais j’étais curieuse. Comment est-ce qu’on fait une histoire qui tient la route d’un beat-them-all ?

J’ai seulement lu le premier tome pour le moment, et je crois que malheureusement les auteurs n’ont pas trouvé la réponse à la question. J’ai lu des critiques plutôt élogieuses, et pourtant je manque de plein de choses dans ce premier tome : certes, les poupées de combat envoyées sur Terre sont un peu décrites et se distinguent, mais on a quand même un demi-manga de combat, et très, très peu de parlote. J’aurais beaucoup aimé en savoir plus sur la mission Pearl Harbor, sur le gouvernement, sur la fabrication des poupées, je ne sais pas, n’importe quoi qui me donne du grain à moudre !

Je sais qu’il ne s’agit que d’un premier tome, et que peut-être dans le second se trouvent de nouvelles réponses ; mais le premier tome s’achevant sur un cliffhanger (qui n’a pas fonctionné sur moi, désolée mais je ne suis pas surprise que quelqu’un que j’ai rencontré il y a trois secondes ne soit pas ce qu’il prétend être de base), je suppose que c’est plutôt cette piste-là qui sera développée dans la suite.

Et je suis déçue, parce qu’il y avait matière à raconter plein de choses ! Donc bon, un manga SF qui pourrait apporter du lore (Histoire, coutumes, traditions etc) à un jeu-vidéo qui se lit en même pas 30min, boarf je n’ai pas franchement envie d’acheter la suite. Je verrai peut-être si je peux le trouver d’occasion, mais je risque de juste passer à la suite de ma pile à lire…


Pour la suite de mes aventures BD et mangas, il y aura l’adaptation de Phobos (Victor Dixen), celle de Figurec (Fabcaro), la suite des Enfants de la baleine (attendez-vous à des tartines de compliments), celle de Frieren, celle de Terrarium, et je ne suis même pas au dixième je pense de ma pile à lire graphique… Youpi, j’adore ça !!

Laisser un commentaire