Le Harcèlement moral : la violence perverse au quotidien, Marie-France Hirigoyen

41ydatofvtl

♠ Titre : Le Harcèlement moral : la violence perverse au quotidien

♠ Autrice : Marie-France Hirigoyen

♠ Éditeur : Syros (Pocket)

♠ Année de parution : 2000 (2018 pour la version poche)

♠ Nombre de pages : 215

♠ Genre : documentaire

Bonjour ! J’ai été absente quelque temps pour raison 1 de vacances et 2 de reformatage d’ordinateur ! Je pense donc ne pas faire de bilan mensuel mais plutôt bimestriel, comme j’en parlais dans cet article. Pour bien commencer le mois, j’ai lu Le Harcèlement moral, de Marie-France Hirigoyen, un livre conseillé par ma thérapeute, et qui offre bon nombre de clés pour nos relations humaines !


La 4ème

Un mot peut tuer !

Pour déstabiliser et détruire, les armes de la malveillance, de la manipulation et de la persécution sont innombrables. La perversité ordinaire d’un conjoint, d’un parent, d’un supérieur peut briser un couple, défaire une vie, ruiner une carrière professionnelle. La loi du plus fort règne le plus souvent dans la famille, l’entreprise, la société. L’agresseur mène patiemment son œuvre paralysante et meurtrière. Sa victime se laisse peu à peu enfermer dans le piège prévu pour son supplice.

Comment comprendre, analyser, vaincre le harcèlement psychologique ? Quelles solutions, quelles parades y opposer ?

Appréciation

Le Harcèlement moral est une réflexion très complète sur ce problème de société trop peu abordé de nos jours. Grâce à une construction logique et progressive, l’autrice nous amène doucement à comprendre les mécanismes du harcèlement pervers pour nous en libérer nous-mêmes ou aider les autres pouvant en être victime.

Tout d’abord, elle partage des témoignages de cette violence : dans le couple et la famille tout d’abord (un autre livre sorti en 2006 parle du cas des femmes sous emprise de leur conjoint-e), puis dans l’entreprise (elle a d’ailleurs sorti un second ouvrage traitant exclusivement du sujet en 2002, voir ici). Les témoignages peuvent être choquants et oppressants, surtout lorsque l’on a vécu des situations similaires ; j’ai personnellement eu du mal à continuer ma lecture. Si vous faites partie des victimes, mon conseil est de prendre votre temps pour cette partie car elle peut être lourde et très émotionnelle.

Ensuite, elle explicite les ressorts de la relation perverse et ses protagoniste. Cette longue partie permet de mettre la lumière sur les témoignages précédents, dont les situations semblent tout à fait inextricables. Marie-France Hirigoyen dresse un portrait de l’agresseur ainsi qu’un de la victime, nous fait compprendre comme il est simple lorsque l’on est une personne positive, joyeuse, généreuse de tomber dans le piège du pervers. Celui-ci est présenté comme une coquille vide cherchant à se remplir par tous les moyens, puis à détruire sa source. Mais là encore, dans cette seconde partie, si les mécanismes sont plus clairs, nous n’avons pas encore beaucoup d’arme en dehors de la connaissance.

C’est dans la troisième et dernière partie de l’ouvrage que l’autrice aborde les conséquences à court, moyen et long terme pour la victime ainsi que des solutions pour s’en sortir. Mais encore ici, les situations peuvent paraître difficiles. Je mets d’ailleurs un petit warning pour cette partie-là : l’ouvrage ayant été publié en 2000, je pense qu’il peut être nécessaire, pour les victimes dont la situation est complexe (enfants à charge, crédit immobilier ou autre créant une dépendance ou une obligation), de se mettre à jour au niveau des lois et des recours juridiques.

Une fois l’ouvrage terminé, comme tout au long de la lecture d’ailleurs, j’ai pas mal cogité sur ma vie et vu des événements d’un œil nouveau (notamment ceux pour lesquels j’ai pu être témoin). Et je pense que ce livre est là pour ça : 1, faire la paix avec soi en comprenant que dans ce genre de relation, la victime n’a pas pu se défendre et que ce n’est pas sa faute. 2, pour se prémunir de l’émergence de situations similaires à l’avenir : en sachant à quoi ressemble l’agresseur, quels sont ses leviers et ses moyens d’attaque, on peut mieux se défendre et surtout dire stop avant que ne s’instaure une situation dont il est difficile de s’extirper. Et 3, être un soutien pour les personnes de notre entourage qui peuvent être victimes. Les harceleurs étant souvent de beaux parleurs, ils se mettent facilement les proches de leur cible dans leur poche. Connaître mieux le cheminement de ces relations permet d’avoir un œil affuté face à des événements semblables à ce qui est décrit dans le livre.

Toutefois, je ne sais pas si je recommanderais ce livre à une personne qui est dans une relation d’emprise complexe, comme par exemple une femme avec enfant dont le mari est agresseur. Je trouve que Le Harcèlement moral est un très bon outil de thérapie, mais ne délivrant pas assez de solutions pour les personnes qui ne sont ni sorties, ni au tout début de ce genre de relations toxiques. La question reste à creuser pour moi, même si certaines pistes sont avancées comme la démarche de parler avec un thérapeute ayant une formation en victimologie. Ce livre étant mon entrée dans le sujet, je n’ai pas vraiment d’autre alternative littéraire à conseiller, mais la bibliographie de l’autrice me semble prometteuse (notamment les deux titres en lien au-dessus).

En conclusion, Le Harcèlement moral est un très bon livre à lire pour déconstruire certaines des croyances que l’on a pu développer en étant victime ou témoin de harcèlement moral. Il permet, je pense, d’être plus alerte face aux situations environnantes et dans nos propres relations. Mais il manque d’une mise à jour juridique pour les recours et le soutien aux victimes dont la situation est compliquée (familiale, financière etc). Je le recommande cependant pour toute personne n’étant pas dans ce dernier cas !

Note : ★★☆

J’avoue avoir un peu traîné pour publier ici, je vais tâcher, malgré ma prise de poste mardi, d’être plus assidue dans mes lectures et mes chroniques ! Le prochain livre chroniqué sera un très beau roman…

Laisser un commentaire